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J. Chim. Phys.
Volume 91, 1994
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Page(s) | 1176 - 1191 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jcp/1994911176 | |
Published online | 29 May 2017 |
La radioactivité et les rayonnements au quotidien
CEA-DSV/DPTE, centre d'études nucléaires, 60-68, av du Général-Leclerc, BP 6, 92265 Fontenay-aux-Roses Cedex, France.
Il y a quelques milliards d'années, les premières formes de vie se sont développées dans un milieu radioactif (radioactivité tellurique) lui-même bombardé par des rayonnements en provenance du cosmos (rayonnements cosmiques). L'exposition externe ou interne de l'homme qui résulte de ces activités toujours présentes conduit à une dose absorbée moyenne de 2,5 mSv par an pour la population moyenne de la planète. Cette dose absorbée moyenne peut différer sensiblement d'une population à l'autre du fait de la nature du sol ou de l'altitude. La découverte de la radioactivité ainsi que les applications nombreuses qui en ont été faites ont ajouté leur quota de dose absorbée à cette radioactivité naturelle. Ce quota, inférieur à 2 % de la dose absorbée annuelle pour ce qui concerne l'impact de l'électronucléaire, peut atteindre, voire dépasser, quelques mGy dans le cadre des applications médicales, sans parler bien sûr des usages thérapeutiques où les doses sont alors considérables. Le développement des voyages aériens à des altitudes très élevées, les séjours en haute montagne et certaines technologies nouvelles contribuent aussi à cette légère augmentation de l'exposition des populations. Certes tous les êtres vivants ont développé des systèmes de défense puissants contre les espèces radicalaires surtout celles dues à la consommation d'oxygène (SOD, gluthation peroxydase, catalase, etc...), et la réponse adaptative aux radicaux libres créés par les rayonnements ionisants, si elle existe, n'a pu être que limitée du fait du faible nombre de radicaux libres créés à ces niveaux d'exposition naturelle. Les cellules ont développé par ailleurs des systèmes extraordinairement performants de réparation de leur ADN, afm de préserver intacte l'intégralité de leur information génétique.
Abstract
Some 109 years ago the first living organisms took form in a radioactive environment (telluric radioactivity), which was itselfbombarded by radiations coming from the cosmos (cosmic rays). External and internal exposure, which is nowadays incurred from these radiations, results in a mean absorbed dose of about 2.5 mSv per year for the average world population. This mean absorbed dose can obviously be slightly different from one population to another one depending on the geology and the altitude. The discovery of radioactivity and the very numerous applications that were done have added some extra dose to these natural exposures. This increment, Iess than 2 % of the natural exposure for electro-nuclear power plants, can reach, even exceed, some mGy in medical applications without mentioning therapeutic uses for which the absorbed doses are very large. Air travelling increases at very high altitudes, holidays in mountain resorts, and some new technologies have also their part in the increase of human exposure. Of course, all living organisms have developed very powerful defense systems against free radicals mainlythose arising from oxygen consumption (SOD, glutathion peroxydase, catalase, etc...), and in comparison the adaptive response due to very low radiation exposure, if actual, must therefore be a little bit limited because of the very small number of free radicals involved. Cells must have developed very efficient DNA repair systems in order to keep unaltered their genetic information.
Mots clés : Dose / exposition naturelle / radioactivité / homme
© Elsevier, Paris, 1994