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J. Chim. Phys.
Volume 71, 1974
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Page(s) | 1159 - 1166 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jcp/1974711159 | |
Published online | 28 May 2017 |
Mise en évidence expérimentale d’une liaison hydrogène bifide intramoléculaire dans quelques composés peptidiques modèles
Laboratoire de Chimie-Physique Macromoléculaire, CNRS, ERA n° 23, ENSIC, 1, rue Grandville, 54000 Nancy, France.
On a identifié, par spectrométrie infrarouge et par résonance magnétique nucléaire, les conformations les plus stables adoptées par les peptides de formules I et II, lorsqu’ils sont dissous dans un solvant inerte comme le tétrachlorure de carbone.
I : R1CO-LPro-Y-OMe II : R1CO-LPro-Y-NMe2
où Y est un résidu l ou D-alanine, ou un segment achiral glycine (G).
Deux formes différentes ont été reconnues.
La première est une structure semi-ouverte où le résidu Y prend une disposition habituellement désignée C5 stabilisée par une contrainte attractive interne de type i → i entre le site N — H médian et le groupe carbonyle C-terminal.
La seconde, indexée C72C53, est une conformation dans laquelle le segment proline adopte la disposition C7 équatoriale alors que le second résidu demeure dans l’état C5. Cette structure est donc stabilisée par une liaison hydrogène bifide intramoléculaire où le même oscillateur N — H médian participe simultanément à deux interactions de type i + 2 → et de type i → i avec les sites carbonyle extrêmes. Cette double perturbation abaisse la fréquence de vibration de valence ν(N – H) correspondante qui se manifeste alors sous la forme d’une bande d’absorption située entre 3 270 et 3 300 cm–1.
La stabilité relative des deux conformères dépend de la configuration des centres asymétriques contenus dans la molécule étudiée. Les dérivés LD et LG, G désignant un résidu glycine achiral, adoptent plus facilement la disposition C72C53 que ne le font les modèles LL.
En outre, la substitution d’une fonction ester C-terminale (modèles I) à un groupe amide N-diméthylé (modèles II) accroît la proportion des conformères C72C53 qui deviennent alors largement majoritaires.
Abstract
Infrared spectroscopy and nuclear magnetic resonance are used to investigate the conformational states of several peptide model molecules I and II containing a N-acylated L-prolyl residue bound to a chiral (L- or D-alanyl) or achiral (glycyl) methyl ester or N-dimethylamide as C-terminal moiety.
I : R1CO-LPro-Y-OMe II : R1CO-LPro-Y-NMe2
R1 = Me, lBu, Y = L-Ala, D-Ala, Gly.
In order to avoid any aggregation of the solute, experiments are achieved with very dilute solutions in an inert solvent such as carbon tetrachloride.
Two different conformers have been identified.
The first one is a half-opened structure in which the Y residue accomodates the C5 mode stabilized by a i → i internal interaction.
In the second one (C72C53 form), the proline unit and the C-terminal Y residue are in the equatorial C7 and the C5 conformations respectively, so that the N — H vibrator, of the middle amide linkage, is involved in an intramolecular bifurcate H-bond with two different oxygen atoms. This perturbation results in a large bathochromic frequency shift for the corresponding ν(N — H) absorption maximum which is then observed between 3 270 and 3 300 cm–1.
The relative stability of the two conformers depends on the configurations of the chiral atoms in the investigated compounds. The C72C53 form is more easily accomodated by LD and LG sequences and is favoured when a methyl ester function (in models I) is substituted for a N-dimethylamide terminal group (as in II).
© Paris : Société de Chimie Physique, 1974